JE CROIS EN DIEU…
ET EN JÉSUS CHRIST,
SON FILS UNIQUE,
NOTRE SEIGNEUR
81. Que signifie le nom de « Jésus »?
Donné par l’Ange à l’Annonciation, le nom de «Jésus»
signifie «Dieu sauve». Il exprime son identité et sa mission, car « c’est Lui qui
sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1, 21). Pierre affirme qu’« il
n’y a pas sous le ciel d’autre nom par lequel nous puissions être sauvés » (Ac 4,12).
82. Pourquoi Jésus est-il appelé « Christ »?
«Christ» en grec, «Messie» en hébreu, signifie «oint».
Jésus est le Christ parce qu’il a été consacré par Dieu, oint par l’Esprit
Saint pour sa mission rédemptrice. Il est le Messie attendu par Israël, envoyé
dans le monde par le Père. Jésus a accepté le titre de Messie en en précisant
toutefois le sens : « Descendu du Ciel » (Jn
3,13), crucifié puis ressuscité, il est le Serviteur souffrant, qui « donne
sa vie pour racheter la multitude » (Mt 20,28). Du nom Christ dérive
notre nom de chrétiens.
83. En quel sens Jésus est-il le « Fils unique de Dieu »?
Il l’est dans un sens unique et parfait. À son Baptême et
à la Transfiguration, la voix du Père désigne Jésus comme son « Fils bien-aimé
». Se présentant lui-même comme le Fils qui « connaît le Père » (Mt 11,27),
Jésus affirme sa relation unique et éternelle avec Dieu son Père. « Il est le
Fils unique de Dieu » (1 Jn 4,9), la deuxième
Personne de la Trinité. Il est le centre de la prédication apostolique : les
Apôtres ont vu « sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique
» (Jn 1,14).
84. Que signifie le titre de « Seigneur »?
Dans la traduction grecque des livres de l’Ancien
Testament, le nom ineffable sous lequel Dieu s’est révélé à Moïse (cf. Ex 3,
14), YHWH, est rendu par Kyrios
(" Seigneur "). Seigneur devient dès lors le nom le plus habituel
pour désigner la divinité même du Dieu d’Israël. C’est dans ce sens fort que le
Nouveau Testament utilise le titre de " Seigneur " à la fois pour le
Père, mais aussi, et c’est là la nouveauté, pour Jésus reconnu ainsi comme Dieu
lui-même (cf. 1 Co 2, 8).
Les premières confessions chrétiennes proclament que la
puissance, l’honneur et la gloire rendus à Dieu le Père le sont aussi à Jésus,
à qui Dieu « a donné un nom au-dessus de tout autre nom » (Ph
2,9). Il est le Seigneur du monde et de l’histoire, le seul auquel l’homme
doit soumettre totalement sa liberté personnelle.
QUI A ÉTÉ CONÇU DU SAINT-ESPRIT,
EST NÉ DE LA VIERGE MARIE
85. Pourquoi le Fils de Dieu s’est-il fait homme?
Le Fils de Dieu s’est incarné dans le sein de la Vierge
Marie par l’opération du Saint-Esprit, pour nous les
hommes et pour notre salut, c’est-à-dire pour nous réconcilier, nous pécheurs,
avec Dieu, pour nous faire connaître son amour infini, pour être notre modèle
de sainteté et pour nous rendre « participants de la nature divine » (2 P 1,4).
86. Que signifie le mot « Incarnation »?
L’Église appelle « Incarnation
» le mystère de l’admirable union de la nature divine et de la nature humaine
en l’unique Personne divine du Verbe. Pour accomplir notre salut, le Fils de
Dieu s’est fait « chair » (Jn 1,14), devenant
vraiment homme. La foi en l’Incarnation est le signe distinctif de la foi
chrétienne.
87. Comment Jésus Christ est-il vrai Dieu et vrai homme?
Jésus Christ est de manière indissociable vrai Dieu et
vrai homme dans l’unité de sa Personne divine. Lui, le Fils de Dieu, qui est «
engendré, non pas créé, de même substance que le Père », il s’est vraiment fait
homme, notre frère, sans pour autant cesser d’être Dieu, notre Seigneur.
Le premier
Concile œcuménique de Nicée, en 325, confessa dans son Credo que le Fils de
Dieu est " engendré, non pas créé, de la même substance que le Père "
et condamna Arius qui affirmait que " le Fils de Dieu est sorti du néant
" (DS 130) et qu’il serait " d’une autre substance que le Père
".
L’hérésie
nestorienne voyait dans le Christ une personne humaine conjointe à la personne
divine du Fils de Dieu. Face à elle S. Cyrille d’Alexandrie et le troisième
Concile œcuménique réuni à Ephèse en 431 ont confessé que " le Verbe, en
s’unissant dans sa personne une chair animée par une âme rationnelle, est
devenu homme " .
L’humanité du
Christ n’a d’autre sujet que la personne divine du Fils de Dieu qui l’a assumée
et faite sienne dès sa conception. Pour cela le Concile d’Ephèse a proclamé en
431 que Marie est devenue en toute vérité Mère de Dieu par la conception
humaine du Fils de Dieu dans son sein: " Mère de Dieu, non parce que le
Verbe de Dieu a tiré d’elle sa nature divine, mais parce que c’est d’elle qu’il
tient le corps sacré doté d’une âme rationnelle, uni auquel en sa personne le
Verbe est dit naître selon la chair ".
88. Qu’enseigne à ce sujet le Concile de Chalcédoine (en
451)?
Les monophysites affirmaient que la nature humaine avait
cessé d’exister comme telle dans le Christ en étant assumée par sa personne
divine de Fils de Dieu. Confronté à cette hérésie, le quatrième Concile
œcuménique, à Chalcédoine, a confessé en 451:
«A la suite des Pères, nous enseignons unanimement à confesser
un seul et même Fils, Notre Seigneur Jésus Christ, parfait en divinité et
parfait en humanité, le même vraiment Dieu et vraiment homme, composé d’une âme
rationnelle et d’un corps, consubstantiel au Père selon la divinité,
consubstantiel à nous selon l’humanité, ‘semblable à nous en tout, à
l’exception du péché’ (He 4,15);
engendré du Père avant tous les siècles selon la divinité et, en ces derniers
jours, pour nous et notre salut, né de la Vierge Marie, Mère de Dieu, selon
l’humanité».
89. Comment l’Église exprime-t-elle le mystère de
l’Incarnation?
Elle l’exprime en affirmant que Jésus Christ est vrai
Dieu et vrai homme, avec deux natures, divine et humaine, non pas confondues,
mais unies dans la Personne du Verbe. Néanmoins, dans l’humanité de Jésus, tout
– les miracles, la souffrance et la mort – doit être attribué à sa Personne
divine, qui agit par la nature humaine qu’elle assume.
« O Fils unique et Verbe de Dieu, étant immortel, tu as
daigné pour notre salut t’incarner de la Sainte Mère de Dieu et toujours Vierge
Marie… Toi qui es Un de la Sainte Trinité, glorifié avec le Père et le Saint-Esprit, sauve-nous! » (Liturgie
byzantine de saint Jean Chrysostome).
90. Le Fils de Dieu fait homme avait-il une âme avec une
connaissance humaine?
Le Fils de Dieu a assumé un corps animé par une âme
humaine raisonnable. Avec son intelligence humaine, Jésus a appris beaucoup par
l’expérience. Mais aussi comme homme, le Fils de Dieu avait une connaissance
intime et immédiate de Dieu son Père. Il pénétrait également les pensées
secrètes des hommes et connaissait pleinement les desseins éternels qu’il est
venu révéler.
91. Comment s’accordent les deux volontés du Verbe
incarné?
Jésus a une volonté divine et une volonté humaine. Dans
sa vie terrestre, le Fils de Dieu a humainement voulu ce qu’il avait divinement
décidé pour notre salut avec le Père et l’Esprit Saint. Sans résistance ni
opposition, la volonté humaine du Christ suit la volonté divine; mieux encore,
elle lui est soumise.
92. Le Christ avait-il un vrai corps humain?
Le Christ a assumé un vrai corps humain, par lequel Dieu
invisible s’est rendu visible. Pour cette raison, le Christ peut être
représenté et vénéré au moyen d’images saintes.
93. Que représente le cœur de Jésus?
Jésus nous a connus et aimés avec un cœur d’homme. Son
cœur transpercé pour notre salut est le symbole de l’amour infini avec lequel
il aime son Père et tous les hommes.
94. « Conçu par l’opération du Saint-Esprit…
». Que signifie cette expression?
Elle signifie que la Vierge Marie a conçu dans son sein
le Fils éternel par l’action de l’Esprit Saint et sans le concours d’un homme :
« L’Esprit Saint viendra sur toi » (Lc 1,35), lui a dit l’ange à l’Annonciation.
95. « Né de la Vierge Marie ». Pourquoi Marie est-elle
vraiment la Mère de Dieu?
Marie est vraiment Mère de Dieu parce qu’elle est
la Mère de Jésus (cf. Jn 2,1; 19,25).
En effet, celui qui a été conçu par l’opération du Saint-Esprit
et qui est devenu vraiment son Fils est le Fils éternel du Père. Il est
lui-même Dieu.
96. Que signifie l’« Immaculée Conception »?
De toute éternité et de façon toute gratuite, Dieu a choisi Marie pour être
la Mère de son Fils. Pour accomplir cette mission, elle a été immaculée dès
sa conception. Cela signifie que, par la grâce de Dieu et en vue des
mérites de Jésus Christ, Marie a été préservée du péché originel dès sa
conception.
C’est ce que
confesse le dogme de l’Immaculée Conception, proclamé en 1854 par le pape Pie IX : «La bienheureuse Vierge Marie a été, au premier
instant de sa conception, par une grâce et une faveur singulière du Dieu Tout-Puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ Sauveur
du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel.»
97. Comment Marie collabore-t-elle au dessein divin du
salut?
Par la grâce de Dieu, Marie est restée préservée de tout
péché personnel durant toute son existence. Elle est « pleine de grâce » (Lc 1,28), la « Toute Sainte ». Quand l’ange
lui annonça qu’elle mettrait au monde « le Fils du Très-Haut » (Lc 1,32), elle donna librement son
consentement dans « l’obéissance de la foi » (Rm
1,5). Marie s’est livrée totalement à la Personne et à l’œuvre de son Fils
Jésus, acceptant de toute son âme la volonté divine du salut.
98. Que signifie la conception virginale de Jésus?
Elle signifie que Jésus a été conçu dans le sein de la
Vierge par la seule puissance de l’Esprit Saint, sans intervention de l’homme.
Il est Fils du Père céleste selon sa nature divine, Fils de Marie selon sa
nature humaine, mais vraiment Fils de Dieu dans ses deux natures, étant en
lui-même une seule Personne, qui est divine.
99. En quel sens Marie est-elle « toujours vierge »?
Dans le sens qu’elle est « restée vierge en concevant son
Fils, vierge en l’enfantant, vierge en le portant, vierge en le nourrissant de
son sein, vierge mère, vierge toujours » (saint Augustin). Cependant, quand les
Évangiles parlent de « frères et sœurs de Jésus », il s’agit de parents proches
de Jésus, selon une expression utilisée dans la Sainte Écriture.
100. De quelle manière la maternité spirituelle de Marie
est-elle universelle?
Marie a un Fils unique, Jésus, mais, en lui, sa maternité
spirituelle s’étend à tous les hommes, qu’il est venu sauver. Obéissant au côté
du nouvel Adam, qui est Jésus Christ, la Vierge est la nouvelle Ève, la
véritable mère des vivants, qui coopère avec son amour maternel à leur
naissance et à leur croissance dans l’ordre de la grâce. Vierge et Mère, Marie
est la figure de l’Église, sa plus parfaite réalisation.
105. Pourquoi Jésus reçoit-il de Jean le «baptême de
conversion pour le pardon des péchés» (Lc 3,3)?
Pour commencer sa vie publique et pour anticiper le Baptême
de sa mort, il accepte ainsi, bien que sans péché, d’être compté parmi les
pécheurs, lui, « l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » (Jn 1,29). Le Père le déclare « son Fils
bien-aimé » (Mt 3,17), et l’Esprit descend sur lui. Le baptême de Jésus
est la préfiguration de notre Baptême.
A SOUFFERT SOUS PONCE PILATE, A ÉTÉ
CRUCIFIÉ, EST MORT ET A ÉTÉ ENSEVELI
118. Pourquoi la mort du Christ fait-elle partie du
dessein de Dieu?
599-605
619
Pour réconcilier en lui tous les hommes, voués à la mort à
cause du péché, Dieu a pris l’initiative pleine d’amour d’envoyer son Fils afin
qu’il se soumette à la mort pour les pécheurs. Annoncée dans l’Ancien
Testament, en particulier comme sacrifice du Serviteur souffrant, la mort du
Christ est arrivée « selon les Écritures ».
A Dieu tous
les moments du temps sont présents dans leur
actualité. Il établit donc son dessein éternel de " prédestination "
en y incluant la réponse libre de chaque homme à sa grâce : " Oui,
vraiment, ils se sont rassemblés dans cette ville contre ton saint serviteur
Jésus, que tu as oint, Hérode et Ponce Pilate avec les nations païennes et les
peuples d’Israël (cf. Ps 2, 1-2), de telle sorte qu’ils ont accompli tout ce
que, dans ta puissance et ta sagesse, tu avais prédestiné " (Ac 4, 27-28). Dieu a permis les actes issus de leur
aveuglement (cf. Mt 26, 54 ; Jn 18, 36 ; 19, 11) en
vue d’accomplir son dessein de salut (cf. Ac 3,
17-18).
119. Comment le Christ s’est-il offert lui-même au Père?
Toute la vie du Christ est offerte librement au Père pour
accomplir son dessein de salut. Il a donné sa vie « en rançon pour la multitude
» (Mc 10, 45). Par là, il réconcilie
toute l’humanité avec Dieu. Sa souffrance et sa mort manifestent que sa propre
humanité a été l’instrument libre et parfait de l’Amour divin qui veut le salut
de tous les hommes.
120. Comment s’exprime l’offrande de Jésus lors la dernière Cène?
Au cours de la dernière Cène avec ses Apôtres, la veille
de sa passion, Jésus anticipe, c’est-à-dire signifie et réalise par avance,
l’offrande volontaire de lui-même : « Ceci est mon corps livré pour vous » (Lc 22,19), « Ceci est mon sang répandu… » (Mt
26,28). Ainsi, il a institué en même temps l’Eucharistie comme « mémorial »
(cf. 1 Co 11,25) de son sacrifice et ses
Apôtres comme prêtres de la nouvelle Alliance.
121. Que s’est-il produit lors de l’agonie au jardin de
Gethsémani?
Malgré l’horreur que cause la mort dans l’humanité toute
sainte de celui qui est l’« Auteur de la Vie » (Ac
3,15), la volonté humaine du Fils de Dieu adhère à la volonté du Père :
pour nous sauver, Jésus accepte de porter nos péchés dans son corps, « en
devenant obéissant jusqu’à la mort » (Ph 2,8).
122. Quels sont les effets du sacrifice du Christ sur la croix?
Jésus a librement offert sa vie en sacrifice d’expiation,
c’est-à-dire qu’il a réparé nos fautes par la pleine obéissance de son amour
jusqu’à la mort. Cet « amour jusqu’au bout » (Jn
13,1) du Fils de Dieu réconcilie toute l’humanité avec le Père. Le
sacrifice pascal du Christ rachète donc tous les hommes d’une façon unique,
parfaite et définitive, et leur ouvre la communion avec Dieu.
123. Pourquoi Jésus appelle-t-il ses disciples à prendre
leur croix?
En demandant à ses disciples de prendre leur croix et de
le suivre, Jésus veut associer à son sacrifice rédempteur ceux-là même qui en
sont les premiers bénéficiaires.
124. En quelles conditions était le corps de Jésus
lorsqu’il se trouvait au tombeau?
Le Christ a connu une vraie mort et une vraie sépulture.
Mais la vertu divine a préservé son corps de la corruption.
EST DESCENDU AUX ENFERS,
EST RESSUSCITÉ LE TROISIÈME JOUR
125. Que sont « les enfers », où Jésus est descendu?
Les « enfers » – qui sont différents de l’enfer de
la damnation – constituaient la situation de tous ceux qui, justes ou méchants,
étaient morts avant le Christ. Avec son âme unie à sa Personne divine, Jésus a
rejoint dans les enfers les justes, qui attendaient leur Rédempteur pour
pouvoir enfin accéder à la vision de Dieu. Après avoir vaincu, par sa mort, la
mort et le diable qui a « le pouvoir de la mort » (He
2,14), il a libéré les justes en attente du Rédempteur et il leur a ouvert
les portes du Ciel.
126. Quelle est la place de la résurrection du Christ
dans notre foi?
La résurrection est la vérité la plus haute de notre foi
dans le Christ. Avec la croix, elle représente une part essentielle du Mystère pascal.
127. Quels « signes » attestent la Résurrection de Jésus?
Hormis le signe essentiel que constitue le tombeau vide,
la Résurrection de Jésus est attestée par les femmes qui, les premières, l’ont
rencontré et l’ont annoncé aux Apôtres. Jésus est « apparu ensuite à Céphas (Pierre), puis aux Douze. Ensuite, il est apparu à
plus de cinq cents frères à la fois» (1 Co 15,5-6)
et à d’autres encore. Les Apôtres n’ont pu inventer la résurrection, car elle
leur apparaissait impossible. En effet, Jésus leur a aussi reproché leur
incrédulité.
128. Pourquoi la Résurrection est-elle en même temps un
événement transcendant?
Tout en étant un événement historique, que l’on peut
constater et qui est attesté par des signes et des témoignages, la
Résurrection, parce qu’elle est l’entrée de l’humanité du Christ dans la gloire
de Dieu, transcende et dépasse l’histoire, comme mystère de la foi. C’est pour
cette raison que le Christ ressuscité ne se manifeste pas au monde, mais à ses
disciples, faisant d’eux ses témoins devant le peuple.
129. Quel est l’état du corps ressuscité de Jésus?
La Résurrection du Christ n’est pas un retour à la vie
terrestre. Son corps ressuscité est celui qui a été crucifié et qui porte les
signes de sa Passion, mais il participe désormais de la vie divine avec les
propriétés d’un corps glorieux. C’est la raison pour laquelle Jésus ressuscité
est souverainement libre d’apparaître à ses disciples comme il veut, où il veut
et sous des aspects variés.
130. De quelle manière la Résurrection est-elle l’œuvre
de la Sainte Trinité?
La Résurrection du Christ est une action transcendante de
Dieu. Les trois Personnes agissent ensemble selon le mode qui leur est propre.
Le Père manifeste sa puissance, le Fils « reprend » la vie qu’il a librement
offerte (Jn 10,17), réunissant son âme
et son corps que l’Esprit Saint vivifie et glorifie.
131. Quels sont le sens et la portée de la Résurrection
pour le salut?
La Résurrection est le point culminant de l’Incarnation.
Elle confirme la divinité du Christ, ainsi que tout ce qu’il a fait et enseigné.
Elle réalise toutes les promesses divines en notre faveur. De plus, le Ressuscité, vainqueur du péché et de la mort, est le
principe de notre justification et de notre résurrection. Dès à présent, elle
nous procure la grâce de l’adoption filiale qui est une participation réelle à
la vie du Fils unique, lequel, à la fin des temps, ressuscitera notre corps.
EST MONTÉ AU CIEL, IL SIÈGE À LA DROITE
DU PÈRE TOUT-PUISSANT
132. Que représente l’Ascension?
Après quarante jours pendant lesquels il s’est manifesté
à ses Apôtres sous les traits d’une humanité ordinaire qui voilaient sa gloire
de Ressuscité, le Christ est monté au ciel et s’est
assis à la droite du Père. Il est le Seigneur qui règne désormais avec son
humanité dans la gloire éternelle de Fils de Dieu et qui sans cesse intercède
en notre faveur auprès du Père. Il envoie son Esprit et nous donne l’espérance
de le rejoindre un jour, là où il nous a préparé une place.
«D’OÙ IL
VIENDRA JUGER LES
VIVANTS ET LES MORTS»
133. Comment le Seigneur Jésus règne-t-il aujourd’hui?
Seigneur du monde et de l’histoire, Chef de son Église,
le Christ glorieux demeure mystérieusement sur la terre, où son Royaume est
déjà présent en germe et en commencement dans l’Église. Un jour, il reviendra
dans la gloire, mais nous n’en connaissons pas l’heure. C’est pourquoi nous
vivons en veillant dans la prière : « Viens, Seigneur » (Ap
22,20).
134. Comment s’accomplira la venue du Seigneur dans la gloire?
Après le dernier bouleversement cosmique de ce monde qui
passe, la venue glorieuse du Christ arrivera avec le triomphe définitif de Dieu
dans la Parousie du Christ et avec le jugement dernier. Ainsi s’accomplira le
Royaume de Dieu.
L’Épreuve ultime de l’Église
675 Avant l’avènement du
Christ, l’Église doit passer par une épreuve finale qui ébranlera la foi de
nombreux croyants (cf. Lc 18, 8 ; Mt 24, 12). La
persécution qui accompagne son pèlerinage sur la terre (cf. Lc
21, 12 ; Jn 15, 19-20) dévoilera le " mystère
d’iniquité " sous la forme d’une imposture religieuse apportant aux hommes
une solution apparente à leurs problèmes au prix de l’apostasie de la vérité.
L’imposture religieuse suprême est celle de l’Anti-Christ,
c’est-à-dire celle d’un pseudo-messianisme où l’homme
se glorifie lui-même à la place de Dieu et de son Messie venu dans la chair
(cf. 2 Th 2, 4-12 ; 1 Th 5, 2-3 ; 2 Jn 7 ; 1 Jn 2, 18. 22).
676 Cette imposture antichristique se dessine déjà dans le monde chaque fois
que l’on prétend accomplir dans l’histoire l’espérance messianique qui ne peut
s’achever qu’au-delà d’elle à travers le jugement eschatologique : même sous sa
forme mitigée, l’Église a rejeté cette falsification du Royaume à venir sous le
nom de millénarisme (cf. DS 3839), surtout sous la forme politique d’un
messianisme sécularisé, " intrinsèquement perverse " (cf. Pie XI, enc. " Divini Redemptoris " condamnant le " faux mysticisme
" de cette " contrefaçon de la rédemption des humbles " ; GS 20-21).
677 L’Église
n’entrera dans la gloire du Royaume qu’à travers cette ultime Pâque où elle suivra
son Seigneur dans sa mort et sa Résurrection (cf. Ap
19, 1-9). Le Royaume ne s’accomplira donc pas par un triomphe historique de
l’Église (cf. Ap 13, 8) selon un progrès ascendant
mais par une victoire de Dieu sur le déchaînement ultime du mal (cf. Ap 20, 7-10) qui fera descendre du Ciel son Épouse (cf. Ap 21, 2-4). Le triomphe de Dieu sur la révolte du mal
prendra la forme du Jugement dernier (cf. Ap 20, 12)
après l’ultime ébranlement cosmique de ce monde qui passe (cf. 2 P 3, 12-13).
135. Comment le Christ jugera-t-il les vivants et les
morts?
Le Christ jugera avec la puissance qu’il s’est acquise comme Rédempteur du monde, venu pour sauver les
hommes. Les secrets des cœurs seront dévoilés, ainsi que la conduite de chacun
envers Dieu et envers son prochain. Tout homme recevra la vie ou sera condamné
pour l’éternité selon ses œuvres. Ainsi s’accomplira « la plénitude du Christ »
(Ep 4,13), dans laquelle « Dieu sera
tout en tous » (1 Co 15,28).